IN WOMAN WE TRUST : UNE INITIATIVE DE L’ASSOCIATION TOOCHATOO
La phrase “IN WOMAN WE TRUST” qui traverse la fresque, inspirée des slogans des marches féministes des années 60 rappelle le combat pour l’égalité des sexes dans toutes les disciplines artistiques. Mélangeant trois styles différents et complémentaires dans le graff : le lettrage, le personnage, et le décor, les artistes ont peint une toile géante de 6 mètres de long, à coup de bombes de peinture. La prédominance de la couleur violette vient notamment comme un rappel des campagnes de sensibilisation sur les violences faites aux femmes. Miaoutoo, organisatrice de l’évènement, a décidé de réunir plusieurs disciplines majeures du hip hop : la danse, le rap, et bien sûr le graff. L’artiste a fait appel à Safia (danseuse) et Louve (rappeuse) afin d’exprimer leurs talents devant la fresque.
Le service de la ville de Saint-Ouen a réalisé une vidéo à cette occasion, projetée sur les écrans de la ville dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2021.
Une initiative de l’association Toochatoo
Éditeur : Thibault Bernier
Photographe : Thibault Bernier
INTERVIEW AVEC MIAOUTOO
Bonjour Miaoutoo, comment vas-tu ? Est ce que tu peux te présenter s’il te plaît ?
Salut moi c’est Miaoutoo, j’ai commencé le graff en 2000 à Saint–Ouen dans le 93 et je travaille sur différents médiums : le graff, le bodypaint et le custom de vêtements.
Quand et comment as-tu commencé à faire du graff ?
J’ai toujours été intéressée par l’art de la rue. J’ai grandi aux Puces de Saint–Ouen où il y avait un artiste qui s’appelle Banga qui faisait des démonstrations de peinture sur vêtements. Officiellement j’ai commencé le graff en vacances à Montpellier en 2000 où je me suis mis à prendre une bombe, et au fur et à mesure, à vraiment faire du graff. À partir de cette expérience-là, je me suis mis à fond dedans dès mon retour sur Paris.
Qu’est ce que tu graff en particulier ?
J’aime graffer des trucs super colorés, que ce soit des personnages, des décors ou des lettrages. J’ai peint surtout des personnages dans mon travail. Aujourd’hui, j’aime mélanger des personnages et les lettrages mais le but, c’est toujours la couleur et la bonne humeur.
Quels sont les endroits où tu graff ?
Plus jeune, je me baladais partout. J’étais tout le temps avec mon caddie à roulette et mes bombes de peinture à l’intérieur, j’ai peint dans plein d’endroits d’Île-de-France. Maintenant que j’ai des enfants, j’essaye de gagner du temps et de peindre autour de chez moi, donc beaucoup dans le 93.
Qu’est ce qui t’a inspiré à graffer ?
Les graffeurs avec qui j’ai grandi ! Il y avait par exemple Espion un grand graffeur de mon quartier, il y avait Mat One, Banga qui habite juste à côté dans les Puces… Mais aussi, j’ai toujours aimé dessiner. Au début j’ai cru que la bombe allait être juste un médium comme les autres, et en fin de compte ça a écrasé tout le reste et j’ai fait que de la bombe par la suite. J’ai eu le déclic musicalement et visuellement avec Rapattitude (compilation de rap français) en 1990, dont la pochette a été faite par Banga et André.
Quels sont tes prochains projets de graff ?
Vu qu’en ce moment on ne peut pas trop voyager, je vais me concentrer sur le local. J’aimerais plus m’investir sur ma ville (Saint-Ouen) et sur les alentours pour qu’on puisse monter des gros projets de peinture avec tous types de publics.
Quels conseils donnerais-tu à une personne qui veut se lancer dans le graffiti ?
Je lui conseille de faire son propre chemin, de ne pas se comparer aux autres graffeurs ! On n’a pas tous les mêmes yeux ni les mêmes mains, donc on ne fait pas tous les mêmes peintures, on n’emprunte pas tous le même chemin. Et si vraiment la personne débute, je lui conseille de créer sur du papier, de faire beaucoup de croquis et de dessins et après de passer aux murs. C’est l’été, il faut en profiter !
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